Un Comité conseil du vice-rectorat aux services académiques et
au développement technologique (VRSADT) a élaboré un plan
d'action triennal relatif à l'intégration des technologies de
l'information et des communications (TIC) aux activités de formation1. Ce
plan d'action vise à augmenter la qualité et la diversité
des modes d'enseignement et d'apprentissage, accroître
l'accessibilité aux TIC et, enfin, développer de nouveaux
créneaux de formation et de recherche-création en technologies de
l'information.
Contexte et enjeux
Selon M. Michel Robillard, vice-recteur aux services
académiques et au développement technologique, «l'UQAM a
toujours été reconnue pour être une université
novatrice dans le domaine de l'utilisation et de l'intégration des
technologies de l'information, notamment dans le secteur des services. Il faut
maintenant aller plus loin afin que les technologies pénètrent les
sphères de l'enseignement, de la pédagogie et de la recherche, et
contribuent à transformer nos méthodes d'enseignement et nos modes
d'apprentissage». Pour M. Robillard, les TIC sont incontournables:
«Ou bien on les subit, ou bien on essaie d'en maîtriser l'utilisation
pour redéfinir et atteindre nos objectifs». Par ailleurs,
ajoute-t-il, «il faut être conscient du fait que nos
diplômés de demain auront à vivre et à travailler dans
un environnement fortement imprégné des technologies de
l'information. Aussi, nous devons faire en sorte que tous nos étudiants
puissent connaître à l'Université une expérience utile
des TIC, non seulement dans la vie courante de l'institution, mais aussi dans un
contexte d'études et de recherche».
Une approche graduelle
L'utilisation des TIC à des fins
pédagogiques, explique le vice-recteur, nécessite «une
approche graduelle d'expérimentation dans un contexte de libre
adhésion de la part des enseignants». Il s'agit d'abord,
souligne-t-il, de moderniser les moyens d'enseignement actuels en assurant une
formation continue des enseignants, en instrumentant les salles de classe et en
fournissant un support technique. «Et, en même temps, il faut aussi
permettre aux enseignants qui le désirent d'expérimenter de
nouvelles approches par les TIC en leur donnant un soutien en ressources, en
moyens et en expertises». M. Robillard insiste sur le fait que les
nouvelles technologies d'enseignement et d'apprentissage ne doivent pas remplacer
les méthodes actuelles, ni servir à les dénigrer. «On
doit les considérer comme des outils pédagogiques qui s'ajoutent et
complètent le bagage actuel dans le but d'aller plus loin».
Un Centre de formation et d'innovation
L'implantation d'un Centre de formation
et d'innovation technopédagogique représente la pièce
maîtresse de la phase 1 (pour l'année 1998-1999) du plan d'action.
Ce Centre, dirigé par le professeur Pierre MacKay2 (sciences juridiques),
possède trois grandes caractéristiques: 1) un centre de formation
TIC qui vise à former, à des fins pédagogiques, 200
enseignants par année. La formation sera assumée par des
professeurs et des chargés de cours avec le soutien technique de
professionnels des services; 2) un centre de production multimédia, mis en
place par le Service de l'audiovisuel; 3) un fonds d'innovation technologique,
doté d'un budget initial de 125 000 $ que l'on veut faire croître
jusqu'à 500 000 $ d'ici trois ans. Le fonds a pour objectifs de financer
la médiatisation de cours en favorisant l'innovation pédagogique et
de soutenir les projets initiés par les enseignants.
Moderniser les infrastructures
La modernisation des infrastructures
d'enseignement, autre grand volet de la phase 1, implique plusieurs mesures:
compléter d'ici deux ans le branchement de toutes les salles de cours
à l'Internet et augmenter de 10 % à 25 %, en trois ans, le nombre
de salles ou amphithéâtres multimédia; terminer
l'installation d'un réseau, déjà en action, de
vidéoconférence et offrir, grâce au Projet 911, un service
d'assistance rapide (moins de 15 minutes) aux enseignants éprouvant des
problèmes dans les amphithéâtres et salles de classe
multimédia; améliorer la gestion des cheminements d'étude
à l'aide du Système Archipels ; développer, à
l'intention des étudiants, un outil (tutoriel) de recherche documentaire
et de production de travail intellectuel; mettre en place une réserve
électronique de documents destinés aux étudiants. Enfin,
notons que l'on vise à ce que le système Manitou,
élément central du projet de bibliothèque virtuelle, soit
opérationnel à compter de l'été 1999.
En vue des phases 2 et 3 du plan d'action, des groupes de travail seront
créés afin de développer réflexion et analyses sur,
notamment, l'intégration systémique des TIC et leur
accessibilité, la formation à distance et la médiatisation
de l'enseignement, ainsi que les nouveaux créneaux de formation et de
recherche-création en technologies de l'information. Dans le cadre du
budget de l'Université, la somme de 330 000 $, souligne M. Robillard, a
été consacrée au financement de la phase 1 du plan d'action,
dont la valeur réelle est évaluée à 1,5 M $. Tout le
reste proviendra du réseautage des ressources et des partenariats. Quels
sont les facteurs de succès relatifs à l'application de ce plan
d'action? La participation et la mobilisation des enseignants, une approche
diversifiée et graduelle qui n'impose pas de recettes et l'implication des
administrateurs, des étudiants et du personnel des services. «Nos
plus grandes ressources, ce sont nos ressources humaines», de conclure le
vice-recteur.