Numéro
16, 5 mai 1997 |
Lors de la dernière
manifestation du syndicat des
employées et employés de
l'UQAM contre l'adoption de la loi 104, le
professeur Clapin-Pépin s'est joint
à ces derniers, en geste de
solidarité. Il a fait parvenir au
Journal le texte de la position qu'il a
affichée ce jour-là.
Voici la version intégrale de
mon texte intitulé, le jour de la
manifestation, "Communiqué
individuel de solidarité avec mes
collègues de travail du
SEUQAM":
Je tiens à préciser que
seules les deuxième et
troisième de ces cinq assertions
(comptablement balancées,
c'est-à-dire harmonieusement
équilibrées) méritent
ici plus amples explications, les trois
autres allant de soi pour tout esprit bien
informé.
Pour illustrer cette dichotomie -
approche budgétaire sauvage versus
civilisée -, qu'il me suffise de
référer à l'entente
fort originale conclue au début
d'avril 1997 entre les quinze pays de
l'Union européenne sur
l'application future et rigoureuse du
fameux critère de Maastricht fixant
le déficit public de chaque
État-membre à un niveau
maximum de 3 % du PNB à compter de
1999; le tout assorti d'une
"sanction" monétaire
désincitative maximale de 0,5 % du
PNB (soit des milliards de dollars ou
d'euros) à être
redistribuée, le cas
échéant, au prorata des
performances des autres pays-membres
"respectueux" de cette
stratégie anti-déficit.
Cette dernière stratégie
européenne, lorsqu'examinée
sur une base comparative, semble beaucoup
plus "civilisée",
à mon avis, que celle du
Québec - plutôt
"sauvage" de par ses effets
sociétaux régressifs -
visant le déficit zéro pour
l'an 2000. Telle une voiture filant sur
une route enneigée, n'y a-t-il pas
risque de dérapage si l'on aborde
le virage à trop grande vitesse?
Daniel Clapin-Pépin
Écologiste et professeur à
l'École des sciences de la gestion
de l'UQAM