Numéro 3,
30 septembre 1996


Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier québécois


Nouvelle subvention du CRSH pour la poursuite des travaux!


M. Robert Comeau, coordonnateur du projet "Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier québécois".

L'équipe de l'historien Robert Comeau, composée des professeurs Andrée Lévesque (Université McGill) et Jacques Rouillard (Université de Montréal) ainsi que de MM. Bernard Dansereau et Robert Tremblay, principaux responsables de la compilation des fichiers, vient de recevoir du Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) la somme de 150 000 $ afin de poursuivre la recherche, amorcée en 1992, sur le mouvement ouvrier québécois. À cette somme, répartie sur trois ans, s'ajoute aussi pour l'année 1996-1997, des subventions de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) qui se montent à 24 000 $.

"Nos travaux, de dire le professeur Comeau, s'inspirent directement de ce qui se fait en France, depuis 1956, sous l'égide de Jean Maitron, maintenant décédé, et de Claude Pennetier. Nous nous intéressons comme eux, mais dans le contexte québécois, aux "sans-grades" du mouvement ouvrier. Nous cherchons à reconstituer des itinéraires de vie militante, aussi brefs soient-ils, des diverses gens qui ont oeuvré pour la cause ouvrière".

Pour ce faire, les chercheurs ont divisé le vaste corpus de documents en trois grandes périodes: 1820-1902; 1902-1930; 1930-1945. À la suite de quoi, les acteurs qui ont participé au progrès du mouvement ouvrier, illustres ou moins connus, pourront être sélectionnées en fonction de catégories (ouvriers, aumôniers syndicaux, médecins, journalistes, etc.) ainsi que de diversité régionale (Montréal ne sera pas la seule région examinée), ethnique et religieuse. L'équipe de recherche recense de manière systématique, depuis le début des travaux, les fonds d'archives (du Québec, du Canada, des syndicats, et même du service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) - fort riche en "informations" sur les militants ouvriers! -, etc.), les journaux, les livres et les chroniques ouvrières afin de constituer une banque de données informatisée contenant des fiches uniformes; dans une étape ultérieure, ces fiches seront reprises par des universitaires ou des personnes du milieu syndical dans le but de rédiger des notices biographiques.

"J'ose espérer, de préciser le professeur Comeau, que ce type de recherche saura relancer les études sur le mouvement ouvrier, quelque peu négligé depuis le milieu des années quatre-vingts. Et qu'il pourra intéresser de futurs historiens car il offre de nombreuses pistes d'intérêt pour d'autres études sur le même sujet ou des thèmes complémentaires."