Numéro 4, 15 octobre 1996 |
MM. Pierre Girardin, professeur associé et
Pierre-Léonard Harvey, professeur au département des
communications.
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Ce n'est pas d'aujourd'hui que M. Harvey s'intéresse aux communautés virtuelles. À travers le programme Communautés virtuelles et multimédia (COVIM), il tentait déjà de dégager les mécanismes de développement et de fonctionnement des groupes d'usagers d'Internet qui créent des réseaux organisationnels et communautaires assistés par les technologies de l'ordinateur, des télécommunications et de l'audiovisuel. De son côté, M. Girardin participait au programme Adaptation de l'habitat, maintien de l'autonomie, domotique et technologies de l'information (AHMADTI). Il n'en fallait pas plus, pour qu'ils unissent leurs forces pour mener à bien la présente étude.
Évaluer leurs besoins et leurs intérêts
MM. Harvey et Girardin estiment à 500 000 le nombre de personnes
âgées actives au sein de la Coalition des
aînés du Québec. D'où l'importance d'adapter
les objectifs qu'ils poursuivent à travers leur programme de
recherche respectif, aux besoins des personnes âgées.
Besoins de formation, mais aussi besoins de participation et de
services.
Dans un premier temps, on va analyser les caractéristiques du groupe et les moyens par lesquels on peut construire une communauté virtuelle dynamique. Ensuite, la communauté sera développée à partir de l'évaluation des besoins et des intérêts des personnes âgées. Finalement, on réalisera des outils d'évaluation, d'intervention et d'animation de la communauté virtuelle dans le but d'optimaliser les facteurs technologiques et psychosociaux reliés à l'accès et à l'appropriation effective des technologies par le groupe.
Appropriation des technologies par les usagers
Les chercheurs accordent une grande importance à l'appropriation
des technologies par le groupe. Il ne s'agit pas seulement d'initier les
personnes âgées à Internet pour ensuite leur
demander de s'installer devant un ordinateur et de naviguer à
travers le monde. Bien au contraire. "Les personnes âgées
sont d'abord et avant tout des citoyens", insistent
ils. Elles ont des besoins spécifiques. Par exemples, que peuvent
apporter les banques à cette clientèle? Comment peut-on
augmenter leur autonomie et leur sécurité? Quels types de
voyages réponderaient le mieux à la problématique
des personnes âgées? "On ne cherche pas à
créer des attentes, conclut M. Harvey. On part de l'idée
de besoin. Comment la technologie peut-elle améliorer le
bien-être?"